Avant de trouver DASA, j’avais définitivement donné un mauvais sens à l’amour. Mais avec l’aide de ma marraine et des amis de la fraternité, j’ai fait d’immenses progrès. Aujourd’hui, j’ai 17 mois de sobriété dans DASA et je suis miraculeusement dans une saine et heureuse relation qui dure depuis 3 mois. Oui, c’est encore jeune, mais depuis 13 ans que je suis divorcée, j’ai eu des tonnes de premières rencontres. J’ai fréquenté beaucoup d’hommes pendant un mois, beaucoup d’autre pendant deux mois et un seul pendant presque un an. Passé à plus de deux mois de sobriété, cela a été un grand événement pour moi.
M’engager dans une saine rencontre post sobriété, n’a pas été facile pour moi. J’avais l’habitude de chercher l’excitation en mettant les hommes à la première place dans ma vie. Mais ce scénario m’a toujours mené à une chute, en m’apercevant qu’ils étaient foncièrement humains ; et l’excitation se transformait en une plus grosse déprime. Avec l’aide du programme, je suis si contente, car je n’aurais plus à répéter ce cycle douloureux. Je ne regrette surement pas la frustration et le désespoir que cela me générait.
Voilà quelques leçons que j’ai apprise et les outils que j’ai utilisé pour de saines rencontres post sobriété :
- J’ai dû commencer, par définir clairement mes intentions avant chaque rencontre
Quelles étaient mes raisons de rencontrer à cette période de ma vie ? Je cherchais à rencontrer quelqu’un qui pourrait m’amener à vivre une relation durable, avec à la clé peut être le mariage. Je ne cherchais pas des rencontres occasionnelles. (Nous dépendants affectifs et sexuels peut-on vraiment faire cela et rester sobre ???) Cette intention donne le ton pour chaque rencontre.
S’il y avait quelque chose chez l’autre qui me faisait penser que le long terme ne pouvait pas être possible, alors je n’avais pas de raison de la rencontrer une seconde fois. Surement je devais être prudente avec mon perfectionnisme, mais être honnête et voir la réalité en face, était d’une grande aide.
- Ma Puissance Supérieure, le programme et ma vie devaient rester mes priorités – et non pas la personne que je rencontre
Si ce n’est pas le cas alors je ne suis pas prête pour les rencontres. Si à un point, je vois que je ne peux pas rester concentrer sur ma vie, sur le programme et sur ma Puissance Supérieure, alors j’ai besoin de faire une pause. Ceci se traduit par le nombre de réunions auxquelles j’assiste, le nombre de coups de fil que je passe chaque jour aux amis DASA et l’attention que je porte à moi-même et à mes responsabilités journalières. C’est un voyant rouge s’il y a du changement à cause des rencontres en cours.
- J’ai dû me donner le droit de faire des erreurs et d’en tirer des enseignements
Les rencontres ne sont absolument pas pour les faibles de coeur. Notre BASIC TEXT dit qu’ « entrer dans une nouvelle relation c’est permettre à un Miracle de s’implanter dans nos défauts de caractères » et ceci est très vrai. Faire des rencontres : c’est comme si on demandait à un alcoolique d’aller dans son bistrot favori, de boire un ou deux verres, puis de rentrer chez lui en restant sobre.
Helllloooooo !! Je ne connais pas un seul alcoolique en rétablissement qui aimerait essayer. C’est pour cela que l’on doit savoir et accepter que l’on fasse des erreurs. Nous analysons la situation et nous faisons un plan en conséquence, de sorte à minimiser les enjeux, sans pouvoir pour autant empêcher totalement qu’il y en ait. Donc donnez-vous la permission de faire des erreurs et tirez en les leçons… Sans pour autant perdre la sobriété. Petit à petit on s’améliore.
- Je dois être capable de savoir quand et comment me mettre des barrières pour ma sécurité et mon confort
Dans ma première année de sobriété je suis allée à la Nouvelle Orléans pour un voyage d’affaire. Mon hôtel était à trois pâtés de maison de Bourbon Street. J’ai rencontré un charmant monsieur dans le hall de l’hôtel et il m’a invité pour diner et danser. J’ai accepté. Il fut un parfait gentleman, nous avons eu un super diner et nous avons eu beaucoup de plaisir à danser toute la nuit. Vers une heure du matin j’ai eu mal aux pieds. On a arrêté de danser et j’ai eu besoin de retourner dans ma chambre. J’ai dû ôter mes chaussures pour marcher et il m’a proposé de me masser les pieds. J’avais tellement mal que j’ai accepté qu’il m’accompagne jusqu’à ma chambre pour me les faire masser. Je savais que je ne laisserai pas la situation aboutir sur autre choses. J’avais confiance. Il est entré dans ma chambre, me fit quelques bisous, ainsi qu’un super massage puis parti. Il ne resta pas dans ma chambre plus d’une heure. A la première occasion où j’ai parlé à ma marraine, je lui ai fièrement raconté mon expérience et attendis de sa part qu’elle m’applaudisse. Au lieu j’ai eu droit à un long silence avant qu’elle me dise calmement, « Marie, tu as invité un étranger dans ta chambre. Tu ne connaissais rien de lui et il est venu seul chez toi. Tu ne peux te permettre de faire cela ». Ses paroles m’ont renvoyé vers mon rétablissement. Il a révélé en moi un scénario. Je faisais trop confiance et très tôt dans la relation. Je ne mettais pas des limites pour ma sécurité. J’étais connu pour quelqu’une qui se perdait dans les relations. Je connaissais cette tendance chez moi avant DASA mais je n’avais aucune idée de la manière de changer. Les limites fournissent des protections. Ce sont des dons que je fais à moi-même pour rester saine et sobre pendant mes rencontres. Elles me donnent la liberté et structure ma maladie, pour que je puisse profiter des rencontres ! Voici quelques limites que je ne dois pas dépasser : L’heure où je décide d’être endormi dans mon lit et seul ; Quand je suis disponible pour parler au téléphone et quand je ne le suis pas ; Jusqu’où je suis prête à aller physiquement. Quand j’ai commencé à fréquenter mon ami actuel, on veillait tard et participait à des événements dans des villes voisines. J’étais fatiguée car j’allais très souvent au lit tard. Un matin je l’ai appelé exaspérée pour lui dire, « cette nuit j’ai besoin d’être dans mon lit seule avant 23 :30 ». Il a été compréhensif et nous avons changé nos plans, puis on a fini la soirée chez moi à bavarder. Vers 22 :45, je l’ai vu regardé la montre, puis il a dit « je veux m’assurer que tu seras au lit à temps ». Et c’est ce qu’il fit. Me mettre une limite et exprimer mon besoin c’est une bénédiction. Cela m’a donné l’opportunité de constater qu’il pouvait prendre en compte mes besoins même s’il voulait passer plus de temps avec moi.
- J’ai dû apprendre à avoir comme objectif plus d’espace pour moi et éviter la fusion
La fusion est intense. C’est la différence entre la désagréable sensation d’un comprimé effervescent mis directement dans la bouche, et l’agréable sensation rafraichissante de ce comprimé mis dans un verre d’eau. Les relations ne sont pas supposées être intenses. Etre fusionnel, c’est comme un de nos slogans « Nous dépendants nous n’avons pas des relations, nous avons des otages ! ». Ceci est un des grands cadeaux que m’a fait mon dernier qualificateur (l’homme à cause du quel je suis retourné en réunions) m’a donné. Il m’a dit, « Tu es intense ». Personne ne me l’avait dit au paravent.
Maintenant j’ai un détecteur d’intensité branché en permanence. Je cherche tout le temps les moments où je fais monter l’intensité au lieu de ceux où je réduis l’intensité. La relation fusionnelle demande à l’autre personne du temps et de l’attention. C’est la jalousie de savoir comment et avec qui elle passe son temps, au lieu de le passer avec moi. Je suis supposée être la compagne ou la petite amie, mais pas le geôlier, le dictateur ou le terroriste qui prend des otages. Avoir son espace est libérateur. Je garde mon train de vie, tout en prenant du plaisir à rencontrer quelqu’un d’autre au même moment. Avec la fusion et l’intensité relationnelle, mon monde se réduit et est entièrement consommé par une autre personne. Je me consume en étant avec elle, la contrôlant, et sachant tout sur elle. Je dois savoir où elle est et ce qu’elle fait à chaque moment. Ma vie lui appartient et j’essaye de m’accaparer sa vie. Je ne suis même pas consciente de le faire. En prenant conscience de cette intensité, je peux rester solidement ancrée dans ma sobriété et mon programme de rétablissement. Au début cela était inconfortable, et je devais me rappeler qu’avoir de l’espace dans une relation donner ce sentiment. Je ne sais pas où il est, ou ce qu’il fait en ce moment, et il ne sait pas où je suis et ce que je fais à l’instant et cela est fantastique (même si le sentiment est étrange) ! Voilà comment cela doit être. Nous sommes en relation, aucun de nous n’est propriétaire de l’autre. Il n’est pas mon otage, et je ne suis pas, le sien. Il est libre de partir et venir où bon lui semble. Je n’ai pas le droit de décider qui peut-il rencontrer, où il va et ce qu’il doit faire. Ni il a le droit de m’imposer toutes ces choses. Avant DASA, je pensais que la fusion était le signe d’une super relation. Maintenant je reconnais le fardeau que cela est vraiment sur moi et sur l’homme que je fréquente.
- Je dois constamment être vigilant sur le fait de devoir éviter le besoin de me faire valider par les hommes que je rencontre
J’essaye d’être constamment consciente des fortes émotions causée par les rencontres, les compliments et l’attention que j’y reçois. Si vous en êtes conscients, vous pouvez voir votre maladie à l’oeuvre et prendre les mesures appropriées pour rester enraciner dans la réalité et éviter d’être aspirer dans la spiral de l’addiction. Nous ne devons pas attendre des autres, surtout pendant nos rencontres, d’être valider. Seuls notre Puissance Supérieur, nos amis dans le rétablissement, le programme, l’amour et les soins que l’on porte à nous même : peuvent nous valider.
- Je dû apprendre à aller doucement et consciencieusement trouver un rythme sain de rencontres
J’ai eu beaucoup de personnes qui m’ont dit d’y aller doucement pour changer, et je voulais vraiment, vraiment y aller doucement cette fois ci, mais je n’avais absolument aucune idée de comment le faire. Je suis une dépendante affective et sexuelle, au cas où vous l’aurez oublié. Donc, avant mon rétablissement, je finissais toujours par aller trop vite et saboter la relation, avant même d’avoir la chance de la mettre sur une base solide. Je pensais qu’y aller à fond les ballons, était la seule façon possible. En tant que dépendants affectifs et sexuels, nous avons nos propres méthodes de « Speed-Dating ». Pour moi il n’y a aucune possibilité d’être sobre et en même temps avoir une « Speed-Dating » relation qui puisse fonctionner. Je dois apprendre à me mettre des limites dans les domaines : du contact physique, du contact téléphonique, de la messagerie, du chat, quand dire « Je t’aime », et quand j’introduis mon enfant à la personne. Je décide ces choses. Elles ne sont pas du domaine du hasard. Elles ne sont pas aléatoires. Elles se précisent par mon choix et quand je suis prêtes, pas quand quelqu’un d’autre est prêt. Voici quelques grandes lignes de ce que j’ai pratiqué, pour faire des rencontres, à un rythme sain :
- Je n’appelle presque jamais un homme que j’aimerai rencontrer. Et même quand je suis en relation, je surveille attentivement la façon avec laquelle il prend contact avec moi pour éviter la fusion. Trop de contacts tôt dans la relation créent de la fusion, et il est très difficile de redresser une relation fusionnelle. Donc c’est très important pour moi : de résister à mon besoin de tonnes de contact, et de m’assurer beaucoup d’espace dès le début.
- Je n’interrompe jamais une conversation téléphonique pour les prendre en ligne.
- Je les rappelle à la fin de la journée ou après 24 heures, mais jamais immédiatement à moins qu’il y ait urgence.
- Si un homme que je fréquente m’appelle très tôt le matin ou tard le soir, je ne réponds pas (même si j’en ai envie). Et je rappelle que le lendemain et à un moment qui me convient.
- Je décourage les texto en disant tôt dans la relation, « je ne suis fan de texto, je préfère les conversations téléphoniques et les texto pour de très brefs échanges ».
- Eventuellement je réponds à un texto, et rarement de suite.
- Au lieu de me lancer dans une longue conversation en texto, j’envoie un texto qui dit « Appelle moi quand tu peux parler ».
- Je ne me lance pas aussi dans de longs échanges par messagerie ou texto, même si mon correspondant le fait.
- Je ne m’engage pas dans des activités sexuelles, au-delà de se tenir par la main ou quelques bisous, avant 30 jours de relation. Cela veut dire que toutes les fermetures éclaires restent fermées, tous les boutons boutonnés, et si tu n’as pas encore compris, tous les habits restent à leurs places ! Oui, c’est un ordre strict, mais il provient de mes comportements limites, et je peux le respecter.
- Je ne m’engage dans aucune activité sexuelle, avant d’avoir parlé de notre relation : en plein jour et avec les deux pieds sur terre. On a besoin de suffisamment se connaître pour pouvoir s’engager dans une sorte de monogamie, ce qui implique une seule relation en même temps.
- Je m’habille consciencieusement
Quand je me prépare pour une rencontre, je me pose la question suivante, « Est-ce que mon mode vestimentaire, communique ma vraie personnalité et le type de femme que je suis ? Comment un homme peut-il aller lentement, si je montre les ¾ de mes seins à diner ? » Maintenant je préfère du sexy classique au sexy flagrant. D’ailleurs, je vais toujours à mes réunions DASA habillée le plus discret possible.
- Prendre bien soin de moi-même devient une priorité
Dans le passé, quand je me perdais dans une relation, je laissais tomber beaucoup de phases du prendre soin de soi-même : particulièrement le sommeil. Or je ne prenais pas soin de moi-même quand je n’étais pas en relation, car cela n’avait aucune importance. Je ne me mettais pas en valeur à moins d’avoir l’intérêt d’une rencontre. Plus maintenant. Aujourd’hui Je prends soin de moi-même quoi qu’il en soit.
Prendre soin de moi-même n’est plus négociable. Je m’abandonne plus, pour prendre soin d’il ou elle. Je dois prendre soin de moi-même en premier. Voici ce dont j’ai besoin de façon régulière : Le temps nécessaire pour travailler le programme de rétablissement impérativement chaque jour, passer mes coups de fils de rétablissement, dormir tout ce dont j’ai besoin, du repos, une nourriture saine et suffisante, du sport et des activités, avoir un environnement paisible et un rythme de vie favorable à mon épanouissement.
Ce que je ressens et ce que j’en pense devient très important. Je ne peux pas me changer pour que les autres m’aiment. Je veux être moi-même et prendre soin de moi et si en plus je lui plais alors tant mieux. Et si je ne lui plais pas, tant mieux aussi. Je peux ainsi partir vers quelqu’un qui me convienne mieux.
- Je reste enraciné dans la réalité et évite les fantasmes à tout prix
La fusion et le fantasme : sont le duo létal en ce qui concerne les rencontres. Je fais en sorte de me voir comme je suis et de voir la personne que je rencontre pour ce qu’elle est, et non pas ce que j’aimerai qu’elle soit à partir de mon imaginaire malade ou ce que j’aimerai qu’elle soit. Je rencontre une vrai personne, et non pas un personnage fantastique. J’ai besoin de gardé mes pieds fermement enraciné dans la réalité. Travailler régulièrement le programme tous les jours m’aide à accomplir cela. Quand je vois des voyants rouges, je les partage avec ma marraine et avec mes amis dans le rétablissement. Ceci m’aide à rester dans la réalité.
- J’évite les boissons alcooliques lors de la plupart des rencontres:
Il m’est impossible de ne pas aller vers des comportements à risques, pratiquer un rythme sain et me focaliser sur la réalité, si je prends même qu’un verre d’alcool. Pour cela je choisis de ne pas boire d’alcool dans la plupart des rencontres, au pire ce sera un seul verre de vin.
C’est un cadeau que je me fais. J’aime aussi voir la réaction de la personne, face à mon choix de m’abstenir de boire. Leur réaction me donne une indication sur l’importance de l’alcool dans leur vie. Si elle est mal à l’aise face à mon choix, j’ai un voyant rouge qui s’allume.
- J’évite les rechutes à tout prix:
Ma sobriété passe en premier. Si je ne me sens pas bien dans une situation, c’est qu’elle ne me convient pas. J’ai le droit de me sentir à l’aise et en sécurité. Si un homme m’invite rapidement à dîner chez lui, je constate la réalité de la situation et je lui dis qu’un jour cela pourrait être une belle opportunité, mais après avoir eu le temps de mieux le connaître.
- J’accepte le fait que : si je ne me sens pas capable de rompre une relation naissante, je ne suis donc pas encore prête pour les rencontres
Rompre et aller de l’avant fait partie de la pratique saine des rencontres. La plupart des personnes ne sont pas bonnes pour nous. Je sais que mes aptitudes pour rompre doivent être optimales, sinon je m’installe dans des relations malsaines et inappropriées trop longtemps. Eviter seulement leurs coups de fil n’est pas suffisant et acceptable pour moi.
- Et finalement je pratique « le serment d’Hippocrate pour les rencontres » qui stipule « Au-dessus de tout ne fait de mal à personne »
Quand il s’agit de faire des rencontres, c’est bien la jungle dehors. Je fais donc de mon mieux, pour ne pas être comme ces folles qui rendent la vie misérables aux autres.
Je préfère prendre une route élevée. Après tout, il y a moins de monde. J’essaye de rester légère et gaie en prenant le temps de connaitre la personne. Il n’y a pas à se presser, c’est comme les accidents de voiture, plus on accélère et plus les dégâts sont importants. Rencontrer c’est pareil. Tous ces points mis ensemble, servent à minimiser les dégâts. Je prends bien soin de moi-même et dans ce processus je finis par prendre bien soin de la personne que je rencontre.
Quand je respecte toutes ces règles et les met en pratique, je trouve de la sérénité dans les rencontres. Je m’amuse et je ne donne pas à l’amour un mauvais visage. Ces outils m’aident à rester sobre et finalement je prends du plaisir dans les rencontres ; que je fasse « une connexion amoureuse ou pas ».
Anonyme, Orange County, CA
Je participe au programme DASA de puis un peu plus d’un an. Un des sujets qui me posait problème était : la capitulation. J’ai fait de gros progrès dans ce domaine, mais j’ai un long chemin pour arriver à reconnaitre, écouter et appliquer les messages envoyés par ma Puissance Supérieure.
Maintenant que j’ai une petite compréhension de ce que veut dire ou ne veut pas dire la capitulation, je cherche les moyens pour l’appliquer dans ma vie quotidienne et prendre un rôle actif dans mon rétablissement. Les messages sont envoyer pour une raison, non pas pour me distraire, me perturber ou m’amuser.
Les deux derniers mois, j’ai fait un effort conscient pour être plus réceptif à ces messages. A tel point que je les notes à fur et à mesure que je les détecte. En faisant de la sorte mon attention est détournée de ce que je pense, contemple ou fait ; et je concentre toute mon énergie sur le message. Ce qui me permet d’évaluer si ce message vient de ma Puissance Supérieure, mon dépendant intérieur ou bien un message transitoire venant de mon bon sens, ce qui équivaut à ma Puissance Supérieur.
A fur et à mesure que je prends conscience des messages, quand j’ai reconnu et évalué, j’essaye de mettre en application « faire la prochaine bonne chose ». Je fais la réflexion « comment cela m’aidera à faire la prochaine chose ? ». Ou bien je pense « avec cette information, quelle est la prochaine bonne chose à faire ? ». Cette tactique ma emmener dans une direction où je n’ai plus besoin que quelqu’un d’autre me répare et me met le fardeau sur les épaules.
Comme beaucoup de personnes dans le programme DASA, j’ai aligné de très nombreuses heures de thérapies. Les deux premières années, j’ai raconté mon histoire, partagé des informations et attendu que le thérapeute évalue les options et sort un plan de réparation. Ce n’est que récemment que j’ai réalisé que personne ne peut me réparer. Un thérapeute peut faire des observations et me donner son avis sur mes problématiques, mais personne ne connait mon histoire, ce que j’ai enduré, et comment j’ai réagis aux traumas comme moi-même. Je veux utiliser les outils du programme DASA, je veux reconnaître et écouter mes messages, je dois décider qu’elle est la prochaine bonne chose à faire, je dois me nourrir et grandir par moimême, et je dois m’abandonner à ma Puissance Supérieure. Tout cela c’est capituler pour moi.
Cela m’a pris plusieurs dizaines d’années, beaucoup de thérapie, des soins intensifs, et DASA pour réaliser que capituler ne veut pas dire démissionner. C’est le processus d’arrêter de combattre les messages et décider ce qui est la bonne prochaine chose à faire et le faire. J’ai commencé à capituler dans la guerre de résistance et j’essaye de mettre tout mon énergie dans l’acceptation des messages de ma Puissance Supérieure. J’écoute « la petite voix intérieure », et je résiste à rester dans la résistance à faire la bonne chose.
J’ai trouvé qu’il y a des moyens, sans lien avec le programme DASA, qui m’aident à la conquête du faire bien, c’est rendre service. Je me suis peu impliquer dans DASA, car ma vie actuelle est quelque peu dans le chaos. Ce que je peux faire c’est essayer de servir mes semblables en dehors du programme. Comme laisser passer une voiture au feu, ou laisser passer quelqu’un à une caisse dans un magasin, ramasser des objets tombés, tout ce qui peut faire un peu de bien à quelque d’autre.
L’autre jour je conduisais en ville, et dans ma tête je penser à ma prochaine action. J’ai remarqué une vieille dame qui avait du mal à ramener ses containers de poubelles chez elle. Au prochain pâté de maison j’ai réalisé que j’aurai du m’arrêter et l’aider, alors j’ai fait demi tour et je suis allé la voir.
J’ai pris les containers et je les ai fait rentrer dans sa maison. Elle a beaucoup apprécié et est quelque peu choquée qu’un étranger se détourne de son chemin pour l’aider. Elle a peut être oubliée l’incident plus tard, mais ma satisfaction dure encore à aujourd’hui. Toute ma vie, j’ai eu du mal avec l’image de moi-même. Les affirmations du programme sont des rappels sur le peu d’estime que j’ai de moi-même. Quand je prends de la satisfaction avec mes bonnes actions, je suis moins enclin à faire des actions qui me donnent une mauvaise image de moi-même.
Il y a des affirmations silencieuses envoyées par ma Puissance Supérieure. « Faire une Action » enlève au programme ses aspects conceptuels ou « conseil », et le met en pratique. J’ai réalisé que je pouvais faire des actions désintéressées pour des raisons altruistes. J’ai découvert qu’en faisant des actions aux autres, et leur donnant un peu de bien être, finalement je me sentais encore mieux qu’eux.
Je sors depuis tous les jours avec l’intention de faire du bien pour au moins une personne. J’essaye de faire une action qui éclairera la journée d’une autre personne, même que pour un instant, et ceci rend meilleure ma journée et m’éloigne de ma dépendance et des idées négatives que j’ai de moi-même. Ceci aussi est pour moi capituler.
Capituler a pris un tout autre sens pour moi, ses derniers temps. Capituler pour moi ce n’est plus « quelqu’un doit faire quelque chose » mais « je dois faire quelque chose ». J’ai réalisé que chaque fois que j’entends dans ma tête « quelqu’un doit faire quelque chose », c’était un message de ma Puissance Supérieure qui me demandait de faire quelque chose. Dans le passé je résistais à ce message, maintenant j’essaye de le traduire en acte. Capituler ne veut pas dire abandonner ou jeter l’éponge, c’est prendre une part active dans le monde qui m’entoure. C’est faire, au lieu de dire : que personne ne fait jamais rien. C’est changer la formule « ce serait bien si quelqu’un… », et le faire. Capituler c’est changer ma vie et ma façon de penser. J’aime à penser que c’est comme si je faisais un dépôt dans la Banque Karma. Quand le message arrive, j’essaye de l’entendre. Quand je l’entends, j’essaye de le concrétiser.
Je n’ai pas de technique parfaite et je ne m’attends pas à en avoir. Je me tiens à l’idéologie DASA : « des progrès mais pas la perfection », qui me génère de bien meilleurs sentiments vis-à-vis de la vie, même si je ne vois pas beaucoup d’amélioration dans la mienne actuellement. Cela a changé mon attitude et je crois que cela a aussi changé mon univers de façon positif.
Tony, CA
Quand j’ai rejoint le programme, j’avais une définition différente du fantasme. Je pensais que cela avait seulement avoir autour du sexe ou du fétichisme. J’ai vite appris à travers le travail des étapes, que j’étais la championne de la création du « monde idéal » « fantasyland ».
Pour moi la grande partie de mon travail ces dernières années fut de redéfinir tout ce que j’avais imaginé……n’est ce pas là où doit commencer un dépendant, dans ses pensées ? Absolument pour moi.
Ma version de fantasyland commença à prendre forme très jeune. Pendant que la plupart des enfants grandissent en rêvant à leurs métiers d’avenir, moi je rêvais d’avoir une famille et une maison.
C’était tous ce que je n’avais pas. Voici comment à commencer le long processus que je reconnais aujourd’hui comme étant ma dépendance affective. Ce fantasme grandit avec le temps. J’ai rêvais du nombre d’enfants que je voulais, qui j’allais épouser, comment notre vie sera, à quoi ressemblera notre maison et tout l’amour qui la remplirai.
J’avais décidé que mes enfants ne revivraient pas les mêmes souffrances. J’ai vécue dans cette bulle fantasque toute ma vie. Trouver un partenaire de vie, servirai à la réalisation de ce fantasme et être sauvée de l’abandon, le rejet et des abus dont j’ai souffert.
Malheureusement, ma réalité n’a pas collée du tout à mon fantasme. J’ai vécue une longue période de déni. Quand cela n’a plus fonctionné, j’avais tellement mal que j’étais prête à mettre fin à ma vie. Cette fois-ci, je n’avais pas planifié ma famille ou la maison où j’allais vivre, mais plutôt comment j’allais mourir.
Les fantasmes sont devenus tellement obscurs qu’ils incluaient la façon de le faire, ce que ma famille d’origine allait penser ou non, et le plus fou fut d’inclure mon fils.
Dieu fit pour moi ce que je n’étais pas capable de faire pour moi-même dans ces moments. Un ami m’appela et je suis sorti de la maison pour partager ma démence. Je suis tombée à genoux en lui racontant ce qui avait traversé ma tête la veille. En m’écoutant raconter mon macabre fantasme, j’ai eu très peur pour moi et surtout pour mon fils.
J’ai entamé une thérapie. Et là encore Dieu fit pour moi ce que je ne pouvais pour moi-même, puisque la thérapeute c’est trouvée être spécialiste des dépendances. Elle reconnue les signes d’une dépendance affective et me demanda d’aller la vérifier dans une réunion DASA. Voici comment débuta ma route vers la liberté de ma dépendance affective. J’ai commencé par participer aux réunions téléphoniques, j’avais trop peur de me trouvais en face à face dans les réunions physiques.
On me proposa de prendre du service. Ce fut une première étape pour sortir des fantasmes, mêmes si cela était par petites doses. J’ai trouvé une marraine et entrepris le travail des des étapes vers la raison.
Aujourd’hui mes meilleurs atouts qui me protègent du fantasme sont : ma Puissance Supérieure, les outils de rétablissements, tels que : ma liste de gratitude, aller vers mes partenaires de rétablissement, travailler les étapes avec ma marraine, prendre du service, participer aux réunions, pratiquer les exercices qui me maintiennent dans le présent, prier, méditer quotidiennement, et la littérature du programme.
Je ne suis plus la même personne qui est entrée par ces portes la première fois, et je remercie DASA et ma puissance supérieure pour cela. Je définissais la réalité comme étant un endroit où je ne pouvais exister. Aujourd’hui, je défini la réalité comme une opportunité pour une plus grande croissance personnelle. Ma vie actuelle n’est pas parfaite, mais j’ai une telle gratitude pour la liberté que me procure de vivre dans la réalité, que je ne changerai pour rien au monde.
Merci DASA de m’avoir sauvé la vie.
Lisa, Texas.
Après plus de 15 années de relations amoureuses chaotiques, un mariage désastreux et une incapacité à atteindre une stabilité dans aucun des domaines de ma vie, j’ai rencontré la fraternité des Alcooliques Anonymes. Mon estime de soi n’était alors pas très brillante et le sentiment de dignité ne m’était pas très familier.
Une fois abstinente de l’alcool, j’ai quitté ma relation amoureuse dysfonctionnelle, et mes dépendances affectives et sexuelles se sont montrées plus virulentes que jamais, particulièrement incarnées dans des obsessions romantiques. J’ai heureusement rapidement eu vent de l’existence de DASA. Un an plus tard, j’apprends un jour à la fois à vivre, et non à survivre… comme une deuxième naissance !
Je suis capable de regarder à l’intérieur de moi-même avec plus d’honnêteté et d’explorer mes blessures, je vais à la rencontre de mes émotions et découvre que je peux me construire une vie riche et plus sereine. Je cultive de nouvelles amitiés nourrissantes, développe une vie spirituelle, ce qui me fait dire que je ne suis plus seule et que j’ai accès à des ressources insoupçonnées jusque-là !
De nouvelles possibilités s’offrent à moi et je suis chaque jour inspirée par les amis, revenus de loin, qui se rétablissent et me donnent espoir et confiance en l’avenir.
On a commencé avec du désespoir,
De la peur, et de la honte, les deux énormes et profonds.
Notre besoin d’espoir fait naître des promesses,
Que l’on veut tenir.
Mais même si on lutte et faisons de notre mieux,
On échoue et échoue encore,
Pour tenir cette promesse de s’abstenir,
De tout ce qui nous amène ici.
Or Dieu pourvois un doux amour,
Un pardon pour nos erreurs.
« Recommence encore une fois » Dieu nous murmure,
« Echouer veut dire des enjeux plus importants ».
«Il n’y a qu’un pré-requis
Pour garantir le succès.
C’est rechute, rechute et rechute encore,
Mais moins, moins et moins
Chez DASA, on n’apprend pas à gérer les rechutes, mais nos périodes de sobriété.
Je suis resté 21 ans avec la première jeune femme qui a bien voulu de moi pour une histoire « sérieuse ». Au fil du temps et à travers cette relation, j’ai découvert « la volupté » du sexe. Cette femme avait beaucoup plus d’expériences dans ce domaine que moi.
Lorsque j’avais des relations sexuelles, j’avais la sensation de me shooter, de me droguer, une explosion se produisait en moi, et j’en voulais toujours plus. Je souhaitais performer, contrôler ma femme afin qu’elle devienne dépendante de moi dans ce domaine. Je la considérais inconsciemment comme une prostituée. Elle était aux services de mes fantasmes. Le sexe était devenu un dû et ma femme était un self-service sexuel.
Pour cette femme, je me suis mis en danger physiquement, financièrement, psychologiquement et spirituellement.
Finalement, elle est partie, me laissant deux adolescents à charge, une maison en construction en chantier, des crédits, des dettes considérables et une dépression morbide.
Cette femme était à la fois mon cauchemar et ma raison de vivre.
J’étais à deux doigts de me flinguer et de tuer toute ma famille. Dans un dernier appel au secours, j’ai contacté une réunion DASA à une centaine de km de chez moi.
Pendant des mois, en réunion, je pleurais. Je pouvais uniquement entendre les caractéristiques et certaines étapes. Les témoignages de rétablissement dans les conventions et congrès de différentes fraternités m’ont aidé. Puis le programme m’a travaillé. La capitulation et le travail des étapes peu à peu m’ont révélé le déni qui entourait ma vie depuis 41 ans : les violences de mon enfance dans une famille dysfonctionnelle au niveau relationnel, sexuel et vis-à-vis de l’alcool.
Dans l’attraction sexuelle, sensuelle, dans cette beauté irrésistible, il y avait quelque chose d’insupportable.
C’est comme si les abus, traumatismes passés ne me donnaient pas la dignité d’y avoir droit.
Alors, dans un premier temps, je m’exclus du droit de vivre ; puis par réaction, par colère, par revanche je me sers, je prends un shoot et je m’anesthésie.
J’anesthésie la mauvaise estime de moi-même, la profonde honte de ne pas avoir été celui, celle qui était attendu(e) par les autres et surtout par moi-même à différents carrefours de ma vie. Ça a l’air contradictoire mais c’était ma réalité !
Pour être plus clair, je me souviens régulièrement de cette anecdote : j’ai environ 8 ans, et après l’école je vais jouer au foot sur un terrain vague avec les copains. Je me prends pour Platini, Zico et j’entends l’angélus, quel beau nom n’est-ce pas pour évoquer les cloches qui tintent !
C’est l’heure de revenir, c’est environ 19h. Je fais un petit détour pour retrouver mon frère et rentrer avec lui. Il est 19h05, tout au plus 19H10. Ma mère nous attend sur le pas de la porte avec une branche, un rejet d’arbre auquel elle a enlevé les feuilles. Elle nous demande de passer, certainement nous dit que nous sommes en retard et avons tort. J’ai peur de passer. Je n’aime pas ce coup de fouet sur mes jambes nues ou sur mon dos. Parfois je passe vite pour esquiver mais elle me coince ensuite dans le salon. Parfois, je passe en même temps que mon frère aîné et c’est lui qui prend le coup, les coups. Il me protège.
Aujourd’hui, je me rends compte de la confusion qui s’est construite en moi : Le moment de plaisir sain (foot entre copains) s’associe à l’humiliation (un coup de fouet). C’est l’histoire de ma vie ! Chaque fois que je m’autorisais un beau moment, une belle rencontre, une réussite professionnelle, j’avais besoin de la saboter avec un shoot, alcool, drogue, travail, projets démesurés, sexe dysfonctionnel.
Dans le passé, je ne me suis jamais senti reconnu et accueillis au sein de ma famille, dans mes relations amoureuses, dans ma profession. J’ai toujours eu l’impression de jouer un rôle, d’être un « Monsieur » Bovary qui fantasmait sa vie au lieu de la vivre.
Aujourd’hui, par la grâce de DIEU, ma vie se transforme chaque jour dans tous les domaines : Une grande partie de mes dettes est réglée, mon attitude addictive dans mon travail s’est transformée en progrès professionnel, mes relations avec mes proches s’améliorent et j’expérimente une relation amoureuse saine, choisie consciemment, en étant accompagné par mon parrain et les amis du programme. Ma priorité reste le programme en 12 étapes et ma relation à ma Puissance Supérieure.
Ma PS, le service, être filleul, être parrain, le travail des étapes, le lien avec les amis, les appels soutiennent mon rétablissement et je peux voir à quel point dans le passé, mes blessures dirigeaient ma vie.
Je suis infiniment reconnaissant pour le chemin parcouru et l’espoir du chemin à parcourir.
J’ai commencé ma vie sexuelle accompagnée par l’alcool, qui ne m’a pas lâchée pendant 18 ans. Très tôt, j’ai multiplié les relations de manière compulsive, sans pouvoir m’en empêcher. Ce qui me paraissait un amusement pendant l’adolescence s’est rapidement transformé en activité honteuse. Comme une drogue, j’étais sans cesse à la recherche de partenaires, souvent interchangeables, qui ne me plaisaient même pas, pourvu qu’ils veuillent bien de moi. A la recherche d’une façon de remplir mon sentiment de vide démesuré et de miettes d’affection, je me suis retrouvée dans des situations d’abus, et en conflit de valeurs permanent. A l’inverse, lors de mes relations amoureuses plus stables, je perdais rapidement toute libido. Après avoir arrêté l’alcool et alors que des obsessions et pulsions sexuelles ne me laissaient pas de répit, j’ai rencontré la fraternité DASA. Rapidement, ces pulsions ont disparu et j’ai pu découvrir une façon de vivre plus saine et plus épanouissante, recentrer mon regard sur d’autres aspects importants de ma vie que j’avais négligé. Je n’ai plus eu de relations sexuelles depuis un an et je conçois aujourd’hui qu’il est possible d’envisager des rapports épanouissants dans le cadre d’une relation stable, dans le partage et le respect de chacun.
“Je vous déclare maintenant marie et femme… John, vous pouvez embrasser la mariée… Mesdames et messieurs, laissez moi vous présenter Mr et Mme John Smith”. Waw, voici un extrait de l’un de mes fantasmes préférés s’il en est ! (à l’exception de la fois où je suis sortie avec un mec qui s’appelait Cochon. Cela ne faisait nullement pas partie de mon fantasme !) Chaque jour de sobriété qui passe me permet d’avoir une vision de plus en plus claire de mon désir de cloches sonnant pour mon mariage. Je suis dépendante affective et sexuelle. Cela veut dire qu’il y a en moi une petite fille précieuse qui n’a jamais été aimée et adorée par les gens qui étaient sensés l’aimer et l’adorer de la façon qui lui convenait, je veux dire mes parents et mes 2 frères ainés. Si j’avais manqué de nourriture, on aurait fait appel aux autorités. Mais j’ai été littéralement affamée d’amour. Rien dans le foyer où je suis née ne laissait passer de l’amour, de la sécurité et de l’encouragement. J’ai été attaquée sexuellement a 5 et 6 ans par mes 2 frères qui avaient respectivement 10 et 11ans de plus que moi. J’ai été maltraitée physiquement de l’âge de 5 / 6 ans jusque vers mes 15 ou 16 ans.
La maltraitance physique consistait en violentes gifles à travers le visage, des coups, tandis que ma tête était maintenue sous un oreiller afin que personne ne m’entendît pleurer et en coups de ceinturon jusqu’à en avoir des marques sur le corps.
Tout cela provenait de ma mère folle de rage. Elle m’a maltraitée et tyrannisée de ma naissance jusqu’à mes 20 ans. Elle me traitait de tous les noms, m’avilissait et m’humiliait et permettait à mes frères de me donner des ordres et de m’appeler leur “esclave”.
Il y eut un moment où elle me dit qu’elle avait un fusil dans le coffre de sa voiture et qu’elle me tuerait si jamais je revoyais mon petit ami. Mais bien avant qu’elle ne me dise cela, j’avais peur pour ma vie chez moi. Je ne me suis jamais sentie aimée ni aimable. Je me sentais semblable à la poussière du sol, comme s’il y avait en moi qqc qui ne tournait pas rond.
Pour moi, le son des cloches battant la volée pour mon mariage représente l’illusion de l’amour parfait ; un amour qui n’est pas maltraitant, qui ne critique ou ne juge pas et qui n’est pas méchant. C’est le summum des fantasmes pour la petite fille en moi qui a été blessée, maltraitée et non aimée. Cela veut dire que qqn m’aime et m’adore au point de vouloir passer le reste de sa vie avec moi. Dans mon esprit malade et dépendant affectivement c’est le symbole de la pure perfection. Malheureusement, ce n’est pas vrai. Mais je ne vois rien de futile là- dedans. Dans ma maladie, je ne vois pas que l’amour parfait -ainsi que les gens parfaits- n’existent pas.
En entrant chez SLAA (DASA américain NDT) et en me mettant à travailler courageusement un programme entier de rétablissement, je me suis rendue compte que je ne pouvais pas m’engager ds ce genre de fantasme quelles que soient les circonstances.
Je me peux pas me permettre d’entrer ds le domaine appelé “c’est lui le bon “. Dès que je commence à faire retentir les cloches à l’infini, je perds complètement contact avec ma réalité. D’autres peuvent peut-être le faire, mais pour moi, cela est très nuisible.
Tout se passe dans ma tête. Je ne vois plus l’homme avec lequel je commence juste à sortir tel qu’il est. Il devient l’homme créé de toutes pièces en qui la petite fille blessée a besoin de croire, afin de savoir qu’on l’aime et qu’on s’occupe d’elle. Maintenant après 1 an et 10 mois de sobriété, je sais que je suis aimable. Je sais que c’est moi qui dois remplir mon réservoir d’amour. Personne d’autre ne peut le faire à ma place.
Je m’adresse à ma PS, ma marraine, mes compagnes de sobriété, mes réunions DASA et au soin que je prends de plus en plus vis à vis de moi pour me remplir complètement pour ne pas être une femme blessée, affamée d’amour ambulante.
Je dois devenir une adulte responsable et m’assurer que mon besoin d’amour est
satisfait de manière saine chaque jour.
Je ne peux m’abandonner moi et mes besoins comme l’a fait ma famille d’origine. Je ne peux pas ignorer mes besoins de repos abondant, de sommeil suffisant, d’alimentation saine, d’activités plaisantes, et de contact humain positif ainsi que toutes les choses qui figurent sur ma liste à commencer par prendre soin de moi. Dès que le fantasme des cloches se met en route ds ma tête, j ARRETE, et me rappelle de façon aimante que je dois vivre la relation un jour à la fois et rester ds le moment présent même si l’homme du moment me paraît fantastique. Je me dis que je ne peux entretenir ces pensées pendant un minimum d’un an lors d’une relation saine et heureuse et qu’il n’y a pas d’exceptions (Ma maladie me dit que chaque type bien est une exception à cette règle dès les premiers mois de notre
rencontre !).
Au lieu de choisir un lieu et des robes, je planifie ma prière quotidienne ainsi que ma méditation et mes réunions. Au lieu de consulter des magazines de mariage de d’appeler le traiteur, je lis les étapes dans notre “livre” et appelle ma marraine. Au lieu de choisir un orchestre pour nous faire danser toute la nuit, je choisis des activités que j’aime faire avec mes compagnes de sobriété. Ainsi, je parviens à aimer la vie, profiter de ma sobriété et m’aimer et n’ai donc plus besoins de mes fantasmes futiles, surtout celui des cloches qui est si nuisible “
Traduction non approuvée d’un témoignage de la revue « The Journal » éditée par SLAA.
“Je ne suis plus jamais seule. Mais comme je suis malade, je peux l’oublier.” Cette phrase prononcée par ma marraine dans le cadre d’une de nos séances de travail hebdomadaires pourrait résumer mon expérience dans le programme de rétablissement DASA.
Je suis arrivée dans DASA il y a presque un an, après avoir observé une énième fois (la fois de trop?) les mêmes comportements destructeurs dans mes relations. Il s’agissait de relations amicales et familiales mais si elles avaient été romantiques ou professionnelles, ça aurait été la même chose.
C’est mon lien à l’autre qui est malade, quels que soient les domaines de ma vie. Je ne pouvais plus ignorer la confusion et la manipulation dans mes liens humains. Mon engagement dans les réunions, la littérature et très vite la rencontre avec ma marraine m’ont guidée vers plus de clarté, plus de légèreté et surtout plus de sérénité.
Bien sûr, le chemin ne s’arrête pas là, chaque avancée est célébrée et chaque chute, une occasion de se relever. J’y mets du cœur et surtout je ne suis pas seule, et ça change tout : la vie est moins douloureuse et surtout plus joyeuse.
Je réapprends d’autres manières d’être en relation et c’est à la fois délicieux et précieux.